L’évolution du rachat de crédit

Les statistiques 2009 concernant le rachat de crédit viennent de paraître et ils sont étonnants : selon l’Association des Sociétés Financières, ses chiffres se sont écroulés.

Evolution

Le rachat de crédit s’est développé dans les années 2000. Il représentait alors un nouveau produit consistant au regroupement de dettes pour obtenir des mensualités plus basses en échange d’une durée de remboursement plus longue et d’un coût plus important.

Rapidement, le succès du rachat de crédit a été spectaculaire. De 2003 à 2007, son chiffre d’affaire est passé de 8 à 21 milliards d’euros. Pourtant en 2009, son marché s’est effondré à hauteur de 10 milliards d’euros.

La baisse des taux d’intérêt

Face à la crise financière et mondiale que nous traversons, les taux d’intérêts ont globalement baissé, diminuant d’autant plus le besoin du rachat de crédit.

Par ailleurs, le nombre d’emprunteurs, et donc de clients susceptibles de regrouper leurs dettes, a diminué, notamment suite au durcissement des politiques des banques en matière d’octroi des crédits.

La réglementation des crédits

La réforme des crédits à la consommation présentée par Mme Lagarde en juin dernier, tend à encadrer davantage les pratiques des sociétés de crédit en responsabilisant la commercialisation, en améliorant la prévention du surendettement et en offrant un soutien plus important aux ménages en difficulté.

Outre un contrôle plus strict des octrois de crédits, les établissements prêteurs pourront voir leur responsabilité engagée s’il s’avère qu’ils ont ignoré sciemment l’incapacité d’un client à faire face à ses charges. On peut donc supposer que les accords diminueront, notamment pour des publics fragiles, plus susceptibles d’avoir recours plus tard au rachat de crédit surendettement.

Cette nouvelle réglementation (entrant en vigueur en mai 2011) obligera aussi les établissements proposant des rachats de crédit à formuler clairement le coût total de l’opération avant et après regroupement, calcul que peu de clients font si l’on en croit Robert Bréhon, directeur régional de l’association de consommateurs UFC Que Choisir.

Les prévisions

Selon Olivier Allender, directeur de clientèle chez Cofidis, le marché du regroupement de crédit, s’il a bien régressé, doit se comprendre dans une baisse globale de la vente des crédits.

L’évolution des chiffres est donc multi factorielle, ce qui rend d’autant plus difficile l’élaboration de données prévisionnelles. Alain David, directeur immobilier chez Cetelem, table sur une stabilisation du marché à hauteur de 16 milliards d’euros d’ici 2015.